Partenariat avec McDonald’s, extension des zones, tarifications, nouvelles villes : les nouveautés de UberEats

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Livraison des Mcdo…

Cela faisait déjà quelque temps qu’on en attendait parler: UberEats a commencé la livraison de certains McDonald’s de Lyon il y a quinze jours (ceux de la Presqu’île dans un premier temps, puis l’ensemble des restos de la ville et sa banlieue), alors que des tests étaient déjà menés aux USA depuis le début d’année ainsi qu’à Paris sur certains restaurants de la chaîne depuis début juin.

McDo, c’est un peu le Graal de la foodtech. Malbouffe oui, image bas de gamme ok, mais une volumétrie monstrueuse ainsi qu’une amplitude horaire intéressante. Est-ce que cela va se refléter dans le volume de commandes des coursiers UberEats?

Parlons en justement de la volumétrie: chez UberEats il n’y aucun planning ni shift pour les coursiers. On peut travailler quand on veux, contrairement aux autres boites du secteur.

De prime abord, on pourrait considérer cela comme un point positif, alors que c’est le contraire qui se passe: il n’y a pas assez de commandes pour satisfaire tous les coursiers connectés.

Foodora et Deliveroo sont très forts pour proposer un volume de commandes (et donc une rémunération) acceptable. J’y reviendrais dans un article dédié, mais avec ces deux boîtes on peut espérer 3 à 4 livraisons par heure lors des rushs, alors qu’UberEats est à la peine pour en offrir 2 par heure tout au plus.

Si le partenariat avec Mcdo venait à faire exploser le volume des commandes, l’attractivité d’Uber pourrait à nouveau croître.

J’attend vraiment de voir les premiers retours, les clients auront-il le réflexe Uber?

Il n’y a pas si longtemps Uber avait par exemple ‘chippé’ la chaîne de resto ‘Big Fernand‘ à Deliveroo (qui l’avait reprise à TEE après sa faillite, cette dernière l’ayant auparavant déjà chippé à.. Deliveroo). Bobo et haut de gamme, les Big Fernand faisaient parti des restos qui tournaient très bien chez Deliveroo mais je ne suis pas certain que cela ait entraîné une hausse sensible des commandes pour les livreurs Uber.

Pour que la sauce prenne, il faudra sans doute que McDo fasse une grosse promo de son partenariat.

Les premiers retours que j’ai eu sur Facebook étaient mitigés: nombreuses commandes pendant les premières heures du lancement de ce nouveau partenariat, puis tassement, sans doute devant l’afflux de coursiers. Une semaine plus tard, l’ensemble des restos de Lyon et banlieue (Tassin, Francheville, …) étaient dans la boucle et les retours semblent très bons: j’ai vu passer de bons taux horaires, supérieur à 15€. Souvent, les courses sont très courtes, donc peu payées (moins de 4€), mais il est possible d’en enchaîner beaucoup.

Si cela ce maintient, ce serait donc un très gros coup donné au secteur de la livraison de repas de la part de Uber.

Enfin, rendons à Stuart (enfin, à Clac des doigts) ce qui lui appartient: il y a plus d’un an, j’avais déjà livré du McDo pour Stuart, en sous-traitance pour Clac des doigts (une appli de conciergerie). Le fonctionnement était moins direct: le client devait lister sa commande à Clac des doigts, qui passait ensuite commande sur le site de Mcdo puis facturait la prestation de livraison et la transmettait sur la plateforme Stuart.

Ensuite le coursier Stuart récupérait la commande internet via le numéro de référence sur une borne du resto.

Extension des zones de livraison et évolution des tarifications

Retour sur les nouvelles tarifications

Je vais tout d’abord revenir sur un de mes anciens articles qui concernait les nouvelles tarifications UberEats.

Un bref rappel: à l’origine Uber rémunérait les livraisons de cette manière:

  • 2.5€ à la récupération de la commande (dans le cas d’une double commande vous ne touchez qu’une fois ce montant)
  • 1.3€ du kilomètre
  • 1€ à la livraison chez le client
  • on retire 25% à ce total pour frais de service Uber
  • on rajoute 1.5€ de bonus net

Une livraison à 2.9 kilomètres vous rapportait ainsi (2.5+1.3*2.9+1)=7.25€ brut, soit 5.45€ après les 25% de frais de service, plus 1.5€ de bonus =6.95€ net.

Dans le cas d’une double livraison, la distance du deuxième point de livraison était décomptée depuis le restaurant (logique, puisque vous transportez la commande depuis le resto…).

Pour une double livraison à 2.9 km, si les deux points de livraison étaient proches, vous touchiez donc:

  • une fois 2.5€ (brut) de retrait pour les deux commandes
  • 1.3€*2.9+1 (brut) pour chaque commande
  • 2 fois le bonus de 1.5€ net, donc 3€ net
  • soit un total de [2.5+2*(1.3*2.9+1)]*0.75+3=12,03 € net

Il y a un mois, c’était le sujet de mon article (raté), Uber a donc décidé de supprimer ce bonus pour le remplacer par un coefficient multiplicateur, pouvant varier en pratique entre 1.0 et 1.4.

Selon moi, comme son nom l’indique, le coefficient multiplicateur s’appliquait de cette manière:  [tarif brut]*0.75*coefficient(c’est à dire qu’on applique le multiplicateur au tarif de base de la course).

En fait, le calcul est tout autre, il faut appliquer la formule suivante:

[tarif brut]*.75 + [tarif brut]*(coefficient-1) 

En gros la formule reste la même que la formule d’origine, sauf que les 1.5€ de bonus net sont remplacés par le terme [tarif brut]*(coefficient-1).

C’est plus avantageux que ce que j’avais calculé sur mon article (et plus simple aussi), mais du coup le terme coefficient est impropre. Puisque si le coef est de 1.3 par exemple, on multipliera le tarif brut par 0.3 pour obtenir le nouveau bonus qui vient en remplacement des 1.5€ net. Ce nouveau bonus est appelé ‘boost‘.

Un exemple: si le coef vaut 1.3, la course à 2.9 km vous sera facturée comme à l’origine 5.45€ (voir l’exemple précédent) plus un boost de 7.25*0.3=2.175€, soit un total de 7.625€ net.

Dans ce cas vous êtes gagnant (presque 70ct en plus).

Pour être gagnant, il faut que le montant du boost soit supérieur à 1.5€, donc que (2.5+1.3*km+1)*(coef-1)>1.5

Voici un tableau qui indique combien vous devrez parcourir de kilomètres pour atteindre les 1.5€ de l’ancien bonus, plus un exemple ‘pratique’ basé sur la distance moyenne de livraison de mon dernier shift (2.9km).

Coef1.01.11.21.31.4
Distance de rentabilité en km (par rapport à l'ancien bonus)pas de bonus: vous êtes perdant dans tous les cas8,843,071,150,19
Ancien bonus pour 2,9 km (distance moyenne de livraison constatée)1,5€1,5€1,5€1,5€1,5€
Boost (nouveau bonus)0€0,727€1,45€2,18€2,9€

C’est en faisant ce tableau que je me suis rendu compte du pourquoi des coefs ‘tordus’ (ils nous indiquent 1.X au lieu de 0.X) : cela leur permet de glisser un coef à 1.0 pour supprimer le bonus. Dans un cerveau logique, un coef à 1.0 équivaut à aucun changement, alors qu’en réalité 1.0 supprime le bonus. Ce serait mal passé auprès des coursiers s’ils avaient gardé la logique mathématique d’un coef trop voyant de…0.

Si j’avais rédigé cet article le mois dernier, j’aurais écrit que ce système de coefficient était génial, car on ne perd presque rien avec un coef de 1.2 et on est largement gagnant au dessus. Mais évidemment les coef ont baissés rapidement, jusqu’à plafonner à 1.1/1.2, ce qui donne certaines courses payées moins de 5€.

Pour être honnête, certaines courses un peu longues sont très bien payées: j’ai vu passer des courses à plus de 10€! Souvent, cela provient d’un bug, volontaire ou pas, qui calcule les distances de livraison en mode voiture, bien plus long qu’à vélo (à cause des détours par autoroute ou voies rapides).

Mais au final, que ce soit à 5 ou 10€ la course, le problème majeur de UberEats reste le faible volume de commandes par livreur (à voir si McDo permettra de faire monter ce volume durablement),  à cause du recrutement illimité: associé à la baisse des rémunérations cela entraîne une dégringolade des taux horaires.

Une autre modification a été discrètement mise en place concernant les doubles livraisons, comme le soulignait Nicolas dans les commentaires de cet article.

La deuxième commande est en effet comptabilisée non plus depuis le resto, mais seulement depuis le point de livraison numéro 1.

Rappelons que dans le cas d’une double livraison, la deuxième livraison n’est rémunérée que (1.3*km+1)*0.75 plus le boost qui est de (1.3km+1)*(coef-1).

Si la distance entre les deux livraisons est nulle (ou très proche), le calcul est simple: vous serez payé moins d’un euro pour la deuxième!

Cela confirme malheureusement la tendance que j’avais souligné dans l’article en question au sujet des livraisons multiples: au lieu de bénéficier de l’effet de levier d’une multicommande, on nous paye la première normalement mais les suivantes sont très peu rémunérées. Tout bénef pour les startups!

Alors qu’une livraison, même dans un bâtiment mitoyen, peu prendre plus de 5 minutes (bipper l’interphone, attacher le vélo, monter et descendre plusieurs étages, ressortir de l’immeuble et recapter la 3G/4G pour valider la livraison…) et que de toute manière on s’est bel et bien trimbalé les deux commandes depuis le resto!

Extension des zones de livraison

Je ne sais pas comment cela se passe à Paris (si vous y bossez n’hésitez pas à me laisser un commentaire en bas de cet article), mais à Lyon Uber est bien décidée à s’étendre assez loin en banlieue: Tassin, Ecully, Francheville, une partie des Monts d’Or…. des zones qui sont à 5 voire 10 km du centre de Lyon!

Voici la carte actuelle du déploiement:

 

Certains coins sont relativement denses, d’autres presque ruraux… Dans tous les cas, on y trouve peu de restos. Cela implique un taux horaire faible et d’inévitables aller retour vers le centre pour aller à la pêche aux commandes.

Mais vu que l’agrandissement de la zone de couverture est apparue en même temps que les Mc Do, cette extension n’est peut être là que pour permettre les livraisons de la chaîne américaine.

D’après ce que j’ai pu lire dans le groupe de coursiers, il y aurait même certains volontaires ‘assignés’ à des McDo éloignés du centre, qui ne font que de la livraison dédiée à ces restos là.

C’est une manière de fonctionner un peu particulière, et qui change de celle des Foodora/Deliveroo. Pour casser la routine et éviter de faire une overdose de l’hypercentre, ça peut être pas mal à essayer! Où tout simplement si vous habitez loin du centre de Lyon…

Nouvelles villes

Après avoir mis plus de 6 mois à ouvrir sa seconde ville en France (Lyon), UberEats semble accélérer la cadence puisque après Bordeaux en début d’année et Lille en Mars, Nantes a rejoint le club fin avril, avant d’être rejoint par Toulouse un mois plus tard, Strasbourg fin Juin et enfin Grenoble il y a 3 jours! Ouf!

8 villes françaises, rien que ça! J’aurais jamais pensé qu’UberEats se développerait autant, et aussi vite! J’ai toujours pensé qu’elle ne souhaitait cibler que les très grandes villes mondiales, mais on ne peut que constater qu’elle suit le chemin des Deliveroo et autres Foodora (qui s’est même faite rejoindre par Uber car tout comme elle, elle couvre 8 villes). C’est une bonne nouvelle pour les livreurs, puisque cela permet d’avoir plusieurs boites pour lesquelles bosser, et éviter d’être trop dépendant d’une seule.

Vous souhaitez devenir coursier livreur pour UberEats? Voici le lien pour s’inscrire: http://ubr.to/29qh9l6

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