Stuart et Uber Eats débarquent à Lyon!

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Temps de lecture estimé: 11 minutes

Bien que 3e ville de France (2e aire urbaine), Lyon était bien loin derrière Paris en terme d’opportunité de travail dans le secteur des coursiers à vélo, avec seulement Deliveroo et Foodora depuis la mort de Take Eat Easy cet été, plus quelques micro sociétés de coursiers classiques.

Chose dorénavant corrigée, car en moins de 10 jours les deux derniers membres du ‘big four’ de la foodtech ont débarqué sur Lyon: d’abord Stuart le 14 novembre, puis Uber Eats pour un lancement le 21!

Pour Uber Eats, c’était attendu depuis plusieurs mois: on savait que de nombreux restaurants avaient été démarchés par le géant américain. Pour Stuart, il s’agit plutôt d’une surprise, bien que j’espérais les voir arriver à Lyon après avoir bossé avec eux en début d’année à Paris.

Stuart

Stuart est une boite de livraison de type ‘dernier kilomètre’, c’est à dire spécialisée dans la partie finale de l’acheminement de colis. Par exemple un colis cdiscount livré à un particulier depuis un point retrait.

En pratique, elle est quand même très axée foodtech, et pour cause: derrière Stuart se cache en effet La Poste, également propriétaire de Resto In. Ce qui veut dire que la grande majorité des livraisons sera des repas pour Resto In. Dommage pour ceux qui penser se diversifier et livrer autre chose que le traditionnel triptyque burgers/sushi/pizzas.

La tarification de base est la même qu’à Paris: 9 euros de l’heure garantis sur les créneaux, et des livraisons rémunérées de 4,5 à 7,12€ en fonction de la distance (on bascule entre les deux tarifs à partir de 4,5km, la distance étant basée sur le plus court chemin de google map). La distance maxi de livraison est de 7km.

Les créneaux avec minimum garantis sont 11h/14h le midi et 18/22h le soir (19/23h bientôt). Il n’y a pas encore les après midi d’ouvert.

bmg
Les minimums garantis de Stuart à Lyon

Attention les 9 euros de l’heure sont bien un minimum garanti: le tarif des courses ne s’y additionne pas. Par exemple si vous faites une livraison courte par heure (4,5 euros), vous toucherez 9€ de l’heure. Idem si vous faites deux livraisons courtes par heure.

Si vous faites deux livraisons longues par heure vous dépassez les minimums, et donc êtes payés à la course (soit 7,12 x 2=14,24€ de l’heure).

A cela viennent s’ajouter différent bonus.

bonus perf
Les bonus de Stuart Lyon

Les managers locaux ont pensé aux particularités de Lyon et ont créé un bonus pour les montées! Il existe aussi deux autres bonus: pour la plus grande distance, et le plus grand nombre de kilomètres, et cela chaque jour!

Au final, les 4 premiers de chaque classement journalier touchent un bonus de 10€. Plutôt sympa, surtout au début où l’on sera peu nombreux, la probabilité d’accumuler des bonus sera donc assez élevée.

Seul hic, le bonus montée est lui aussi réservé au 4 premiers. Si vous avez monté 4 fois la croix rousse mais que 4 livreurs ont fait mieux, pas de bonus montée!

La zone couverte est à peu près la même que celle de Deliveroo/Foodora. Elle est scindé en 4 zones (Croix Rousse, Presqu’île, Part Dieu et Sud Est), qui correspondent là aussi approximativement au découpage de Deliveroo. (image cliquable pour aller sur google map et avoir les détails des points de retraits).

zones_stuart
Zone et restos/magasins Stuart

Il y a deux manière de travailler avec Stuart.

En ‘free’, il suffit de se connecter dans la zone de son choix sans aucune inscription préalable, et vous serez payé à la course. Flexibilité maximale, mais autant dire que pour le moment c’est pas super rentable, à moins d’habiter sur place et d’avoir une autre activité rémunérée à faire entre deux courses.

En ‘BMG’ (bonus minimum garanti), le fonctionnement est identique aux autres plateformes: il faut s’inscrire sur staffomatic dans la zone et le créneaux de son choix. Pour toucher le bmg de 9€ de l’heure, il faut accepter toutes les courses proposées, et être connecté du début à la fin (10 min de deco autorisée). A noter que l’on peut se désinscrire jusqu’à 24 heures à l’avance (contre 72 pour Deliveroo).

A noter aussi que les bonus au nombre de courses (15 euros pour 8 courses, 30 pour 15 courses) présent à Paris ne sont pas en place pour l’instant (c’était aussi le cas lors de leur lancement dans la capitale).

A l’issue de la première réunion d’info, si vous êtes toujours intéressé vous serez convié à une seconde session pour signer le contrat, créer votre compte et récupérer le matos.

Sur ce point Stuart se démarque nettement de la concurrence, avec abondance de matos de qualité.

Le fameux sac Ortlieb bleu fait parti de ce package, accompagné d’un pseudo rack amovible qui se pose sur le guidon (tout comme chez Foodora) afin de pouvoir livrer les pizzas. Une caution de 100€ est demandée pour le sac.

La veste fournie (port non obligatoire) est signée Btwin, et il s’agit d’un modèle 900 customisé Stuart! Une veste qui coûte près de 90€ en magasin et qui en vaudrait le double ou le triple chez les grandes marques pour ce niveau de qualité. Je suis habillé de la tête au pied en Btwin depuis des années, je connais bien la qualité de leur matos haut de gamme donc c’est une très agréable surprise que d’être équipé ainsi.

La concurrence avec leur matos inadapté au vélo devrait prendre exemple sur Stuart sur ce point!

Enfin, tout un package ‘vélo’ est offert en plus de la veste: casque, éclairage (de base), casquette, etc…

Ça fait plaisir que de voir enfin une société foodtech réellement orienté ‘vélo sportif’, et les divers partenariats avec des boutiques vélo ainsi que les sponsorings (critérium à Paris par exemple) renforcent cette image.

matos_stuart

 

Cela vaut-il le coup de bosser pour Stuart?

Pour être honnête, dans mon cas (ancienne tarification Deliveroo de 7,5€/h et 3€ la course) pas vraiment. 9 euros de l’heure (qui seront très difficile à dépasser pendant les premiers mois) alors que chez deliveroo même pendant mes shifts les plus merdiques je suis autour de 11 à 12.

Par contre cela peut être intéressant pour ceux qui sont à la tarification à la course chez Deliveroo, et qui ne pouvaient pas bosser les midi (car un midi avec 4 courses – ce qui devient récurent- cela donne 20 euros pour 3 heures de boulot, personne n’accepte encore cela). En passant chez Stuart, vous êtes assuré de toucher 27 euros pour un shift du midi.

C’est pas la folie, mais mieux que la plupart des midi chez deliveroo!

Ensuite, il y a les bonus. Facile à toucher pendant la phase de lancement, cela peut vous donner 10 à 30 euros supplémentaire par jour.

Une journée complète (3+4 heures) chez Stuart rapporte 63 euros. Jusqu’à 93 si vous avez les 3 bonus journaliers. Personnellement j’arrive encore à faire 90€ (en baisse régulière malheureusement) sur une journée de base (7h) chez deliveroo, mais un gars à la course risque de stagner entre 60 et 75 euros. Passer chez Stuart permet de diversifier ses sources de revenus et avec un peu de chance de gagner plus grâce aux bonus.

A noter qu’ils facturent chaque semaine. Vous avez donc une ‘paye’ qui tombe tous les 7 jours.

Je vais quand même prendre quelques shifts de temps en temps, car même en n’étant pas rentable il est je pense intéressant de garder un pied chez eux. C’est en effet la boîte qui présente à mes yeux le plus de potentiel, car elle ne se limite pas à la bouffe (J’ai lu par exemple que Deliveroo n’a aucune envie de se diversifier sur ce point). A Paris il existe par exemple un partenariat avec cdiscount, et il n’est pas exclu qu’un jour cette activité explose réellement, permettant de faire un boulot plus intéressant que livreur de bouffe.

Si vous pensez que mes infos vous ont été utile, vous pouvez vous inscrire en mentionnant mon nom ‘Patrick R0ubaud’ dans le formulaire d’inscription: https://onboardiq.com/stuart/apply/lyon-coursiers-a-velo?utm_source=lyonwebsite

Vous serez recontacté pour assister à une réunion d’information qui se déroule dans le quartier de Confluence.

Uber Eats.

Dans la foulée de Stuart, j’apprenais que Uber Eats, longtemps annoncé, débarquait enfin à Lyon!

J’avoue que j’avais plus de réserve concernant la filiale foodtech de Uber, mes retours ‘parisiens’ n’étant pas fameux (conditions tarifaires changeantes notamment, et image bas de gamme).

Pourtant la réunion d’information me laisse plutôt une bonne image, avec des acteurs plus impliqués niveau vélo que je ne le pensais (à Paris j’avais plus l’impression d’avoir affaire à une boite de VTC qui lançait un truc à l’arrache dans le domaine de la foodtech, ‘pour voir’).

Ils nous annoncent avoir justement pris le temps de s’étendre à d’autres villes, et ne pas se précipiter contrairement aux autres boites.

Au niveau fonctionnement, ils sont dans une optique différente des autres acteurs du marché: pas de zones (si ce n’est la zone de couverture, un peu plus restreinte que celle de Deliveroo), pas de shift, pas de staffomatic.

Voici la zone de couverture, appelée à s’étendre progressivement:

zone_uber_eats
Zone de couverture Uber Eats

On se connecte quand on veut et où on le veut, de 11h à 23h.

Des minimums sont assurés, le midi (12 à 14h) et le soir (19 à 22h), entre 10 et 13€ de l’heure: (en rouge les créneaux à 13€ de l’heure, du jeudi soir au dimanche soir)

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Il faut prendre ces minimums comme la tarification horaire de Deliveroo/Foodora: c’est une paye horaire à laquelle s’ajoute 3€ par livraison!

Autant dire qu’ils frappent fort, car il suffit d’une course par heure pour égaler voire dépasser les revenus des deux anciens acteurs Lyonnais (en fonction de votre tarification actuelle)!

Seul hic, les créneaux sont assez limités (5 heures par jour au total). Il y a donc moyen d’exploser le taux horaire de Deliveroo (ça va dépendre du nombre de commandes évidemment), mais pas forcément de gagner plus au total.

Il sera certes possible de travailler en dehors de ces créneaux, mais dans ce cas vous serez rémunéré à la course: 3.5€ la course et 1€ du km desquels Uber retire 25% de frais de fonctionnement. Autrement dit, une rémunération que même un bangladais ne nous enviera pas^^. Exemple pour une course de 2.5km (le maximum): 6€ moins 25% de Uber , moins 25% de RSI, soit 3 euros dans votre poche…. Vous gagnerez plus en vous asseyant place des Terreaux avec votre chien et une pancarte :p

Pour l’instant ils ne prennent pas les 25% de frais sur les créneaux à minimum garantis, contrairement à Paris. Mais un jour cela arrivera, et il faudra revoir ses calculs pour savoir si cela reste rentable!

Enfin, il y a plusieurs bonus qui peuvent venir s’ajouter à tout cela: pour la première semaine uniquement, 100€ pour 30 livraisons et 200 pour 50.

Alléchant, mais compliqué. Il n’y a que 5 heures de boulots par jour (à moins de s’aventurer hors créneaux…) soit 35 sur la semaine. Il va donc falloir s’accrocher pour faire 50 courses sur la semaine d’ouverture d’Uber Eats.

Last but no least, une prime pluie déclenchée à 0.8mm sur une heure, qui donne droit à 15€ de bonus si l’on shift les 3 heures du créneau (11/15 le midi, c’est le petit piège car le créneau à minimum garanti couvre 12h-14h…), cumulable midi et soir (soit 30€ s’il pleut toute la journée). C’est en gros ce qui était proposé par Deliveroo jusqu’à cet été, avant que l’on se fasse bien baiser (j’ai fait des journées entière sous la flotte pour 0 à 4€ de bonus…)

Tout comme Stuart, la facturation est hebdomadaire.

Concernant le matos, ils sont beaucoup moins chiant que les autres boites: pas de tenue imposée, pas de sacs imposé. Ils proposent un petit cube avec caution de 80€, ou bien juste l’affichette à placer sur son propre sac si l’on en a un (il faut avoir aussi son propre rack dans ce cas pour pouvoir transporter les pizzas).

Ils fournissent aussi un brassard pour téléphone.

matos_ubereats

Lors de la session d’info ils font le nécessaire pour nous inscrire immédiatement et que l’on puisse commencer à bosser dès l’ouverture du service le 21 novembre. En théorie il faut un extrait de casier judiciaire, mais ils font l’impasse pendant 10 jours le temps que l’on puisse faire sa demande en ligne et recevoir l’extrait.

La démarche se fait simplement via ce lien: https://www.cjn.justice.gouv.fr/cjn/b3/eje20

Comptez quelques jours pour le recevoir par la poste.

Il vous faudra aussi une carte d’identité le jour de l’inscription, et un relevé SIREN/extrait kbis, que vous avez déjà eu lors de votre inscription au régime auto entrepreneur, ou bien consultable et imprimable ici: https://avis-situation-sirene.insee.fr/

 

Est-ce que cela vaut le coup de bosser pour UberEats?

Pour l’instant la réponse est oui, surtout si vous avez l’habitude de bosser aux heures de rush chez la concurrence. Une course par heure suffira en général à dépasser le kangourou.

Le hic c’est que les créneaux sont courts, donc pour ceux comme moi qui font beaucoup d’heures, la paye par semaine ne sera pas extraordinaire, au contraire du taux horaire. Il faudra donc arbitrer entre quantité et qualité, et compléter par Stuart/Deliveroo/Foodora lorsque c’est possible.

Surtout, ne quittez pas votre boite de foodtech actuelle si vous êtes déjà coursier, en mode ‘au revoir président’, car les tarifications de UberEats varient souvent avec le temps. Dès qu’ils vont prendre les 25% sur les créneaux, cela ne vaudra plus vraiment le coup, à moins d’avoir beaucoup de livraisons.

A ne pas faire :p:

 

Si vous pensez que mon article vous a été utile, n’hésitez pas à vous inscrire en passant par mon lien: https://partners.uber.com/i/d71w6chby

Vous serez recontacté avec les dates des sessions d’information/d’inscription, qui se déroulent actuellement sur les quais de Saône, à hauteur de Vaise.

 

Voila pour la présentation des deux nouveaux acteurs Lyonnais de la livraison de repas. C’est une très bonne nouvelle, même si parfois les tarifications ne semblent pas extraordinaire, cela met un peu plus la pression sur Deliveroo et Foodora, qui pourrons moins nous considérer comme de la merde et qui hésiterons à deux fois avant de nous sucrer des bonus: on a désormais des alternatives viables sur Lyon, et qui sont en plus moins contraignantes (pas de shift pour Uber, annulation à 24h pour Stuart).

Je ferais un prochain article pour faire une comparaison détaillée des revenus possibles des 4 boites de livraisons sur Lyon, avec les différentes tarifications possibles.

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