Posts by: patrick

L’avenir du ‘métier’ de livreur à vélo? Le voici


Et toutes ces putains de société de merde l’auront bien mérité!

Alors que les premiers livreurs étaient très souvent des passionnés de vélo, qu’ils soient issus du milieu ‘fixie’ ou de celui du cyclisme sur route, ils sont de plus en plus remplacés par des gars qui n’ont même pas de vélo, et qui avaient le choix entre aller bosser à McDo et ce job là.

Des gens très content de gagner 500€ par semaine pour 70 heures de boulot.

J’espère juste que la qualité de service se casse la gueule et finisse par flinguer leur business model.

Chez Uber, précurseur dans le nivellement par le bas, il n’est ainsi pas rare de voir vols de commandes ou engueulades du client pour le forcer à descendre chercher sa commande. Certains clients se font même pourrir quand ils ne donnent pas de pourboire (exemples issus du groupe des livreurs Uber).

Non, rouler vite ne vous donnera pas plus de courses

Non, rouler vite ne vous donnera pas plus de courses

/!\ Afin de permettre une immersion totale dans cet article, il est conseillé tout d’abord de lancer la vidéo musicale ci dessous./!\

 

 

C’est bon? Ok on y va.

Pfiou, en ce moment de revendication il y a bien un truc qui me casse les couilles, c’est d’entendre dire que le paiement à la course est synonyme de prises de risques dans la circulation pour faire le plus de courses possible.

Bon j’en avais déjà parlé ici sur le blog principal: http://www.devenircoursiervelo.com/2016/07/01/rouler-vite-pour-gagner-plus-vrai-ou-faux/

Non, rouler vite ne permet pas de faire plus de courses.

Si c’était le cas les quelques gars qui viennent du monde de la compète sur route (dont je fais partie) seraient en mode contre la montre et exploseraient les statistiques, hors ce n’est pas le cas. Pour rappel pendant longtemps le record de courses sur une journée à Lyon était détenu par un gars sur un vieux VTT BTwin.
Il a été battu de peu (d’une seule course!) par un speedbike (les vélos électriques pouvant atteindre 45 km/h).

Si c’était le cas, les gars en jogging/VTT grinçant seraient à la ramasse. Ce n’est pas le cas.

Aller, on peu à la limite espérer gratter une course en plus sur un shift de 4 heures.

Pour comprendre cela, il faut juste décomposer le temps de livraison en plusieurs parties:

  • durée nécessaire pour se rendre au resto
  • temps d’attente au resto
  • durée nécessaire pour se rendre chez le client
  • temps d’attente (montée/descente des étages) chez le client

Ok maintenant que les audits ont disparus, c’est plus compliqué de connaitre ces différentes durées, mais ces chiffres nous étaient communiqués à une époque par Deliveroo, et je vous les donne: une livraison dure 15 minutes, dont la moitié passée en temps d’attente.

 

Ok, plutonium inséré, vitesse =88 miles par heure. Même à la vitesse de la lumière vous ne pourrez jamais faire plus de 60/7=8.5 livraisons par heure.

Les livreurs parisiens en PCN arrivent peut être parfois à faire ce chiffre sur une heure, mais pas 35 livraisons sur un shift du soir.

La vitesse moyenne d’un livreur relativement rapide (dans la moyenne haute on va dire, celle qui correspondait en tout cas aux chiffres d’audits donnés plus haut), est de l’ordre de 20km/h. Cela signifie une vitesse de croisière autour de 25km/h (je vous conseille le plugin pour Chrome Stravatix afin de connaitre votre 75% Quartile Speed sur Strava, reflet de votre vitesse de croisière).

J’ai donc voulu tester. J’ai fait quelques shifts en mode ‘contre la montre’, en avalant les quais à 40 de moyenne et en relançant violemment après chaque arrêt. Vitesse moyenne un peu au delà des 26 km/h, vitesse de croisière Stravatix à près de 32.5km/h.

Résultat: un nombre de courses dans la moyenne habituelle.

J’ai aussi fait le contraire: rouler lentement, sans que cela n’influe défavorablement sur mon nombre de courses.

Il y a une exception à cette règle: les speedbikes. En pouvant avaler des lignes droites à 45km/h de moyenne (moyenne inaccessible à la plupart des cyclistes, surtout après de multiples relances) il permet de significativement réduire les temps de trajets et de gagner quelques courses. Mais même dans ce cas, l’avantage majeur proviendra souvent de l’algorithme: s’il a le choix entre deux coursiers, celui en VAE sera favorisé afin d’optimiser les temps de livraison.

Recensement de la flotte des coursiers

Recensement de la flotte des coursiers

Je pense qu’il est important de pouvoir comptabiliser le nombre d’anciens contrats Deliveroo, afin de contrer les fakes infos de la direction concernant le nombre de coursiers impactés par le changement de rémunération.

Si vous voulez récupérer les infos de votre ville (on est limité à notre propre ville, et pour Paris ce doit être par zone), il vous faut tout d’abord récupérer l’identifiant de votre zone en cliquant sur un des plannings de votre staffo. C’est le premier chiffre de l’URL, juste après ‘location’. Par exemple à Lyon il s’agit de 14764:

https://deliveroo-france.staffomaticapp.com/locations/14764/schedules/322881?view=list&scale=week&filter=all&date=2017-08-07

Vous lancez ensuite l’appel à l’API via la fonction ‘users’, qui permet de récupérer les infos de tous les coursiers:

https://api.staffomaticapp.com/v3/deliveroo-france/locations/VOTRE_IDENTIFIANT_DE_ZONE/users.json

Par exemple sur Lyon:

https://api.staffomaticapp.com/v3/deliveroo-france/locations/14764/users.json

Attention, même si l’accès est public et tout à fait légal (lorsque vous êtes enregistrés dans la zone en question), ce sont des données privées qui n’ont pas vocation à être publiques.

Je vous déconseille donc de les publier en ligne. Vous pouvez par contre tout à fait extraire ces données, les mettre en forme et en publier les statistiques. Il vous faudra par exemple convertir le format json en CSV afin de mettre ça dans un tableur ou de les importer dans une base de données. Ce site est pas mal pour ça: https://konklone.io/json/

Perso j’aime bien les bases de données donc j’ai foutu tout ça dans une base SQL, mais si vous vous débrouillez bien en tableurs, ça devrait faire le job aussi.

Pour récupérer la liste des anciens contrats, voici les éléments de filtrage à mettre en place:

  • created_at doit être inférieur au 8 août 2016 (date de mise en place des nouveaux contrats)
  • locked_at doit être différent de 2015, 2016 ou 2017 (si locked_at contient une date, c’est que le contrat a été clôturé à cette date)
  • role doit être égal à ‘staff’. Les ops deliveroo sont classés dans ‘manager’.
  • pour récupérer les coursiers réellement actifs, on peut rajouter last_sign_in_at (date de dernière connexion à staffomatic) égal à ‘juillet 2017’. Mais c’est plus délicat, car tant qu’on reste connecté au staffo (selon la durée du cookie), la date de connexion ne change pas. On peut donc tout à fait réserver des créneaux avec un last_sign_in_at datant de plusieurs mois en arrière.
  • Inversement, si last_sign_in_at est récent, ça ne signifie pas forcément que la personne shifte encore régulièrement. Mais qui jette un oeil sur staffo juste pour le plaisir? 😅

Pour bien faire, il faudrait extraire les emplois du temps de chaque coursier (ça permettrait par la même occasion de connaitre le vrai taux de coursiers à temps plein). C’est faisable car tout cela est accessible par l’API, mais ça demande un peu de coding, et j’ai trop la flemme pour ça! 😉

Les différentes fonctions de l’API sont documentées ici: https://github.com/staffomatic/staffomatic-api-documentation

Il ne vous reste plus qu’à publier le nombre de coursiers actifs dans votre zone/ville en commentaire de cet article 🙂

Nouveau contrat: j’aurais déjà perdu 100€ en une semaine

Nouveau contrat: j’aurais déjà perdu 100€ en une semaine

Première semaine d’août, j’ai peu travaillé: seulement 21 heures. A cause des vacances, le rythme des commandes a beaucoup ralenti, ce qui ne me donne que 36 commandes (1.71 commandes par heure).
Je précise que je n’ai travaillé qu’aux heures de pointes (19 à 22h, et deux ‘midis’, c’est à dire 12 à 15h). Le bilan serait évidemment bien pire si j’avais fait des shifts longs (début à 18h ou fin à 23h30).

Etant à l’ancien contrat (7.5€ de l’heure plus 3€ par commande) j’ai donc gagné 265€ cette semaine, plus 15€ de bonus week end, soit un total de 280€ (13.3€ de l’heure).
Il s’agit sans doute de ma pire semaine depuis la fin 2016.

Avec le nouveau contrat, j’aurais gagné 36×5=180€, soit plus de 35% de pertes. Cela donne un taux horaire de 8.57€ brut, soit environ 13% sous le smic brut. Je ne compte évidemment pas les congés payés auxquels on pas droit, c’est le jeux de l’indépendance.

Par une règle de trois, cela me donne 428€ de pertes sur le mois, en ayant travaillé un peu moins d’un tiers temps. Donc une perte encore plus importante pour un 35h par semaine.

DELIVEROO RENDS L’ARGENT!

 

In the heat of the night

In the heat of the night

Une soirée suffocante, 36°C vers 19h30, et un orage violent en pleine double commande (qui se font rares pourtant ces temps ci).
Après livraison de la première, j’attends que ça se calme pour livrer la seconde, pas très loin heureusement.

Le reste de la soirée va se dérouler dans une chaleur humide limite suffocante. L’avantage c’est que les rues se vident, à 21H30 on se croirait au milieu de la nuit.
Quelques reflets de néons fluo alliés à ma bande son du moment (cf la vidéo ci dessous) suffisent à me transporter dans les ruelles du Los Angeles de 1984 😎

Ce sera un shift ‘horizontal’ entre le 1er et le 6eme arrondissement, avec un chouilla de 3e, de 5e et de Villeurbanne. Retour via Cours Lafayette où de nouveaux travaux sont en cours à l’intersection avec le Cours de la Liberté, comme un peu partout à Lyon cet été.
Au final 7 livraisons malgré un début poussif comme c’est devenu habituel depuis 2/3 semaines. Bilan de la perte à la nouvelle tarification: 8.5€, soit 2.83€/h!