Non, rouler vite ne vous donnera pas plus de courses

Non, rouler vite ne vous donnera pas plus de courses

/!\ Afin de permettre une immersion totale dans cet article, il est conseillé tout d’abord de lancer la vidéo musicale ci dessous./!\

 

 

C’est bon? Ok on y va.

Pfiou, en ce moment de revendication il y a bien un truc qui me casse les couilles, c’est d’entendre dire que le paiement à la course est synonyme de prises de risques dans la circulation pour faire le plus de courses possible.

Bon j’en avais déjà parlé ici sur le blog principal: http://www.devenircoursiervelo.com/2016/07/01/rouler-vite-pour-gagner-plus-vrai-ou-faux/

Non, rouler vite ne permet pas de faire plus de courses.

Si c’était le cas les quelques gars qui viennent du monde de la compète sur route (dont je fais partie) seraient en mode contre la montre et exploseraient les statistiques, hors ce n’est pas le cas. Pour rappel pendant longtemps le record de courses sur une journée à Lyon était détenu par un gars sur un vieux VTT BTwin.
Il a été battu de peu (d’une seule course!) par un speedbike (les vélos électriques pouvant atteindre 45 km/h).

Si c’était le cas, les gars en jogging/VTT grinçant seraient à la ramasse. Ce n’est pas le cas.

Aller, on peu à la limite espérer gratter une course en plus sur un shift de 4 heures.

Pour comprendre cela, il faut juste décomposer le temps de livraison en plusieurs parties:

  • durée nécessaire pour se rendre au resto
  • temps d’attente au resto
  • durée nécessaire pour se rendre chez le client
  • temps d’attente (montée/descente des étages) chez le client

Ok maintenant que les audits ont disparus, c’est plus compliqué de connaitre ces différentes durées, mais ces chiffres nous étaient communiqués à une époque par Deliveroo, et je vous les donne: une livraison dure 15 minutes, dont la moitié passée en temps d’attente.

 

Ok, plutonium inséré, vitesse =88 miles par heure. Même à la vitesse de la lumière vous ne pourrez jamais faire plus de 60/7=8.5 livraisons par heure.

Les livreurs parisiens en PCN arrivent peut être parfois à faire ce chiffre sur une heure, mais pas 35 livraisons sur un shift du soir.

La vitesse moyenne d’un livreur relativement rapide (dans la moyenne haute on va dire, celle qui correspondait en tout cas aux chiffres d’audits donnés plus haut), est de l’ordre de 20km/h. Cela signifie une vitesse de croisière autour de 25km/h (je vous conseille le plugin pour Chrome Stravatix afin de connaitre votre 75% Quartile Speed sur Strava, reflet de votre vitesse de croisière).

J’ai donc voulu tester. J’ai fait quelques shifts en mode ‘contre la montre’, en avalant les quais à 40 de moyenne et en relançant violemment après chaque arrêt. Vitesse moyenne un peu au delà des 26 km/h, vitesse de croisière Stravatix à près de 32.5km/h.

Résultat: un nombre de courses dans la moyenne habituelle.

J’ai aussi fait le contraire: rouler lentement, sans que cela n’influe défavorablement sur mon nombre de courses.

Il y a une exception à cette règle: les speedbikes. En pouvant avaler des lignes droites à 45km/h de moyenne (moyenne inaccessible à la plupart des cyclistes, surtout après de multiples relances) il permet de significativement réduire les temps de trajets et de gagner quelques courses. Mais même dans ce cas, l’avantage majeur proviendra souvent de l’algorithme: s’il a le choix entre deux coursiers, celui en VAE sera favorisé afin d’optimiser les temps de livraison.

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