UberEats débarque à Dijon: récap des villes et dernières infos

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Temps de lecture estimé: 8 minutes

Postuler pour UberEats Dijon

Dijon serait-il devenu le nouveau laboratoire de la Foodtech francaise?

Après Deliveroo début mai, UberEats vient de se lancer dans la capitale bourguignonne il y a quelques jours (le 31 août). Étonnant pour une ‘petite’ ville d’un peu plus de 150 000 habitants, en tout cas en comparaison avec les autres villes couvertes. D’autant plus qu’il faut aussi compter avec la société Fetch, présente dans plusieurs villes de l’est dont Dijon. Je ne connaissais pas, cela à l’air plus humain qu’ailleurs: https://fetch-livraison.com/2017/06/09/quotidien-des-livreurs-fetch/   (si vous connaissez et souhaitez en parler n’hésitez pas à laisser un commentaire en bas de cet article).

Je vais pas me lancer dans une énième présentation de UberEats avec récapitulatif de la procédure de postulation, du fonctionnement et des rémunérations.

Pour tout cela vous pouvez jeter un oeil à mon précédent article concernant Lille, qui reste vrai dans les grandes largeurs même si cela a un peu évolué depuis, notamment au niveau de la tarification (plus de minimum garanti). Cet autre article plus récent vous apportera également des informations sur la tarification.

Le lien pour postuler à Dijon est le suivanthttps://goo.gl/46Niga

Pour résumer vite fait, le paiement s’effectue à la course (pas de tarification horaire), en fonction de la distance. Des primes à la course peuvent exister selon les heures et les zones des restaurants.

Il n’y a pas de planning ni de zones: vous vous connectez quand vous voulez, où vous voulez.

Vous retrouverez mon retour d’expérience un peu plus bas dans cet article.

Il faut savoir que les lancements dans les villes sont forcément un peu laborieux, le temps que la marque se fasse connaitre. Mais Uber dispose d’un atout de taille comparé aux autres boites: sa base de clients VTC, de qui lui permet d’obtenir d’emblée un large socle de potentiels clients.

Les nouveautés (notamment à Lyon)

Les responsables UberEats locaux tiennent régulièrement des réunions afin de nous tenir informer des nouveautés, ainsi que pour échanger sur nos expériences et tenter de faire évoluer le service dans le bon sens. Même si ça leur sert également à faire l’article pour relancer les troupes, c’est un bon point d’avoir un contact de ce genre!

On apprend ainsi que UberEats serait leader sur Lyon d’après une étude sur panel. J’avoue avoir de gros doutes, tellement la notoriété de Deliveroo est grande, et pourtant, voici une capture de google trends sur le nom des marques associées au terme ‘Lyon’:

On voit que très rapidement après son lancement fin 2016, UberEats est venu taquiner les deux mastodontes que sont Deliveroo et Foodora. On note une tendance à la baisse de ces dernières, mais je ne pense pas que le nombre de recherches sur laquelle est basée trends soit suffisamment significatif pour cela.

Un autre graphe parlant, cette fois au niveau mondial:

UberEats serait donc passé devant Deliveroo courant Juin, ce qui concorde avec les dates qui étaient ressorties de l’étude du panel évoqué lors de la réunion. Même si ça ne peut qu’être une coïncidence, ça reste marrant. Mais il faut toutefois nuancer ce graphique: il reflète plus l’expansion géographique des deux marques, plutôt qu’une domination par territoire.

Puisqu’on parle d’expansion, dans mon tout premier article sur UberEats j’avais rapporté le fait que la société souhaitait prendre son temps et se développer de manière ‘posée’, ville après ville (ils avaient lancé Lyon plus de 6 mois après Paris). Il semble que leur stratégie aient évoluée, puisqu’on en est désormais à 9 villes couvertes (80 ouvertures au niveau mondial en un an), et que de nombreuses autres devraient suivre rapidement, ce qui propulsera UberEats loin devant Foodora (8 villes).

UberEats est donc désormais disponible à Paris, Lyon, Bordeaux, Lille, Nantes, Toulouse, Strasbourg, Grenoble et Dijon.

Chose intéressante pour ceux qui ont la bougeotte comme moi: vous pouvez vous connecter dans n’importe quelle ville en France sans avoir à suivre de procédure particulière (il suffit d’ouvrir l’app et de se connecter).

Au niveau local, expansion également: contrairement à Deliveroo/Foodora qui restent concentrées dans le centre voire l’hypercentre de la ville, Uber ne cesse d’étendre sa zone de couverture à la banlieue Lyonnaise (c’est pareil à Paris et sans doute aussi dans les autres villes). Sur le principe c’est génial, sauf qu’évidemment il y a peu de restos en périphérie, d’où une rentabilité moindre même avec des bonus spécifiques.

Idem pour les horaires d’ouverture du service: actuellement 11h/minuit voire une heure, cela doit à terme s’étendre de huit heures du matin jusqu’à deux heures dans la nuit. Génial aussi, mais encore une fois difficilement rentable pour les coursiers tellement il y a peu de commandes en dehors des heures de rush (11/14h et 19/22h).

Enfin, je termine en vrac: les pourboires via appli (comme chez Deliveroo), déjà en test dans certains pays, devraient arriver. C’est une bonne nouvelle, tellement les clients Uber sont radins sur ce point en comparaison des autres plateformes. A venir également, des vestes (recto/verso pour afficher ou non la marque) avec brassard intégré pour téléphone et des nouveaux sacs  (avec plusieurs compartiments et des rangements) spécialement étudiés pour éviter le renversement des commandes McDo 😀

Uber a même lancé un espèce de podcast pour présenter la nouvelle fonctionnalité des pourboires 😉:

 

Retour de mes (pas tout à fait) premiers shifts avec UberEats

J’avais déjà fait des shifts pour eux mais il y a plus de 6 mois. Afin de rebondir après la fin de mon contrat Deliveroo, j’ai donc souhaité voir ce qu’il en était maintenant, en ne testant pour l’instant que les soirs.

La première chose qui m’a surprit, c’est le niveau d’activité: cela bippe très rapidement après 19h, et immédiatement dès chaque commande livrée. Parfois même on peut recevoir une nouvelle commande avant que celle en cours ne soit livrée, cela permet d’anticiper le prochain pick up.

Ce que j’aime surtout, c’est le côté ‘aventure’ (c’est un bien grand mot, on pourrait dire plutôt ‘non routinier’ :p comme l’était feu TEE) du boulot comparé à Deliveroo: on peut partir dans tous les sens, livrer à 300 mètres comme à 5km. Et chez Uber, livrer à 5km c’est le jackpot: la course vous rapportera entre 7 et 9€, parfois plus.

C’est la seule boîte où l’on implore l’algo de nous donner de longs drop off 😀

Actuellement (et cela va malheureusement évoluer), l’algo qui estime la distance de livraison est basé sur les règles de circulation automobile (VTC oblige). Cela veut dire que pour livrer à 2km, si la route pour voitures présente de nombreux sens uniques, l’algo va proposer tout un détour, peut être 5km, qui peut être court circuit-able à vélo. Résultat, une livraison à 2km payée 5km!

Voilà pour les points positifs, qui à eux seuls feraient de UberEats ‘the place to be’. Malheureusement tout cela est contrebalancé par mal de soucis.

Tout d’abord, l’attente resto. Je ne sais pas pourquoi, mais malgré un algo qui est soit disant prédictif concernant les temps de préparation des restos (tout comme chez Deliveroo et sans doute chez Foodora), il est très rare d’arriver et d’avoir sa commande prête, comme c’est la règle ailleurs.

Dans les McDo, c’est le champ de bataille: parfois il y a 10 coursiers qui attendent, 15 à 20 sacs en préparation sur les comptoirs, et la salle remplie de client. Au début j’attendais, mais dorénavant, après plusieurs attentes de plus 20 minutes, j’annule ma commande. Vive l’ambiance avec les équipiers McDo stressés et parfois limite insultés par les coursiers qui attendent (il y a du level chez certains…).

Attendre 20/25 minutes, plus le temps pour se rendre au resto et de livrer le client, pour une commande potentiellement payée 3.8€ (le minimum si la commande doit être livrée à coté du resto, comme cela arrive souvent), c’est inadmissible et c’est pire que faire la manche.

Ensuite, certaines livraisons longues nous envoient à Vaise (environ 5 km). Comme je l’ai écrit au dessus, les livraisons longues c’est génial sauf qu’une fois à Vaise (pour ceux qui ne connaissent pas Lyon, on va dire que comparé à l’hypercentre c’est un peu la cambrousse) il n’y a plus rien qui bippe et qu’il faut se retaper 5km pour rejoindre le centre. Soit 10km la commande. Même payée 9€, c’est guère rentable en cumulant tous les temps.

Dans les pertes de temps il y a aussi le fait que Uber ne nous donne pas le nom du client. Même s’ils ont amélioré le process pour que le client en question renseigne les digicodes/étages et autres infos, 9 fois sur 10 il faut téléphoner au client pour se faire ouvrir. Pas du tout optimal.

Sans tous ces soucis, je pense qu’on pourrait atteindre les 17€ de l’heure sans trop de problème. En général j’arrive quand même à tourner entre 15 et 17€ de l’heure de 19 à 21h, mais ensuite les commandes se calment et au final sur mes 11 heures répartis sur 3 shift, je ne suis qu’à 13€ de l’heure. Ca peut sembler pas trop mal, mais pour ces heures de rush (dont un dimanche soir), je tournais plutôt entre 15 et 18€/h chez Deliveroo…

Je pense que si je test en plus des shifts le midi, le taux horaire va encore dégringoler. Et je ne parle pas des après midis…

De manière générale, ayant bénéficié de conditions avantageuses chez Deliveroo (taux horaire et 3€ la course), même les bons chiffres avancés lors de la réunion me laissent de marbre: 2.8 courses par heure le dimanche soir, avec une moyenne annoncée de 5.6€ par course (je tourne en effet dans ces eaux là), cela donne 15.68 de l’heure. Un taux normal pour moi dans mon ancienne vie. Le dimanche soir je tournais même entre 18 et 20€ de l’heure avec le bonus week end.

Je discute parfois avec des gars tout fiers de m’annoncer qu’ils ont fait 100€ en une journée… Mais mec, quand je faisais moins de 140€ chez Deliveroo, je considérais que c’était une journée morte 😀

Reste l’avantage de ne pas avoir de planning, ce qui induit un sentiment de liberté quand on a dû pendant des mois suivre un planning. Une liberté à double tranchant: il faut avoir la motivation de faire ses heures, car il est facile de se dire ‘je bosserai demain’, du moins pour les procrastinateurs dont je fait parti :p

 

2 Comments

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