Devenir coursier avec Flash de LeCab

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Temps de lecture estimé: 10 minutes

Les coursiers à vélo ont conquis la capitale de l’hexagone avec la foodtech et on ne doute pas de l’avenir de ces startups reines de l’algorythme de mise en relation de restaurants, de coursiers et de clients. Le marché est plus que comblé, les Take Eat Easy, Deliveroo, Uber eats et Foodora atteignent les cimes dans leur domaine, ils seront de moins en moins concurrencés dans la livraison de repas.

Le leader du VTC en France, LeCab, n’a pas suivi le même chemin qu’Uber qui s’était lancé plus tardivement dans la cueillette de restaurants parisiens, un choix qui pourrait s’avérer payant. D’autres habitudes pourraient éclore avec la généralisation de ces flottes de coursiers flexibles et rapides, et l’une d’entre elles devrait être le transport instantané de colis, de plis et d’objets pour des entreprises, des professionnels et des particuliers.

Avec son réseau de coursier baptisé Flash, également surnommé en interne par une étonnante coïncidence DevenirCoursier, lancé à la fin du mois de mars dernier, LeCab part en réalité avec de solides bases.

 

LeCab et ses 3000 partenaires potentiels

Si l’entreprise se targue d’être numéro un du VTC, elle a les moyens de cette affirmation. LeCab, à l’inverse de son concurrent direct américain Uber s’est orienté vers une clientèle d’entreprise (Public Sénat, BBVA, John Paul, etc.) pour ses VTC et c’est aussi le cas pour LeCabFlash. En tant que coursier Flash j’ai réalisé des courses qui impliquaient indifféremment au départ ou à l’arrivée les sièges de Chanel, Louis Vutton ou encore Lancel. On parlera ici plutôt de requêtes que de commandes, et elles viennent d’hôtels, de cabinets d’avocats, de boutiques de meubles, de praticiens, de concessionnaires auto, etc. La liste est loin d’être exhaustive, je ne parle ici que de mon expérience concrète.

Les particuliers utilisent également l’option Flash qui est intégrée fièrement dans l’application pour le public « LeCab » près de la fonction de réservation d’un VTC, mais il m’a semblé que la plupart le font en lien avec leur travail. J’ai eu à livrer quelque chose qui ressemblait à un sac d’engrais à un showroom à titre d’exemple, un chiropracteur m’a aussi confié ses documents pour les remettre 8,5 kilomètres plus loin à un particulier. Une employée d’agence de voyage s’est faite livrer, en plein boulot et par mes soins, quelque chose d’un magasin de mobilier.

Les coursiers à venir sur le réseau seront ravis de redécouvrir leur métier avec la diversité des courses de LeCabFlash.

 

La nature des colis

Pour être honnête, la moitié du temps je ne sais pas exactement ce que je transporte. J’ai eu l’occasion de faire faire une balade à des ipads, des sacs dont j’ignorais la contenance, un simili-sac d’engrais qui m’a fait prendre conscience que coursier c’est aussi autre chose que des bagels, des burgers et du fromage de Grilled Cheese Factory. On ne peut que souhaiter à LeCabFlash de prospérer rien que pour le plaisir de ne jamais transporter quelque chose qui refroidit inexorablement.

Il faut bien parler de colis avec Flash, point de repas ici. Mais si le service n’est pas Deliveroo ou Foodora, il n’est pas davantage Cubyn ou Deliver.ee plus spécialisés dans le e-commerce. Flash est plutôt sur les talons de Coursiers.fr, les partenaires des deux services de coursiers à vélo sont assez semblables.

Mais au final l’objectif de LeCab Flash est de livrer tout et n’importe quoi et pour tout le monde (commerces de proximités, entreprises, particuliers, etc) d’après les déclarations de Benjamin Cardoso, fondateur de LeCab.

 

Le déroulement des courses

Les coursiers qui ont déjà une expérience dans la foodtech (TEE, Deliveroo, etc) seront familiers avec le fonctionnement de l’application dédiée LeCab-chauffeur, les quelques différences sont insignifiantes dans les faits.

Lorsque l’on reçoit une course l’application bipe une seule et unique fois, il est donc facile de manquer une course (si vous la manquez vous êtes déconnecté 15 minutes, ce qui normalement invalide un shift. Fort heureusement ça ne m’est jamais arrivé). Pour accepter une course il faut maintenir le bouton « accepter ». Il en va de même lorsqu’on arrive au point de retrait, il faut maintenir le bouton correspondant pour indiquer qu’on est arrivé et que le client ferait bien de sortir son colis du placard ou du grenier avant qu’on ne franchisse la porte. Même chose pour terminer une course.

Le gros point positif de l’application c’est qu’elle n’est pas totalement dirigiste comme par exemple chez Uber ou Stuart, et pour cause on peut ajouter des points intermédiaires de retrait ou de livraison ou en supprimer. Cependant il faut indiquer « passager à bord » après un retrait, de quoi faire sourire ou rire aux larmes. Si on ne le fait pas, l’application bipe constamment puisqu’elle voit bien que vous vous éloignez du point de retrait « sans » le trésor.

En pratique les courses intermédiaires sont très occasionnelles, je n’en ai eu qu’une seule jusqu’à maintenant.

Google Maps s’active en sélectionnant une adresse de la course. Classique.

La première semaine mes courses vers le point final n’ont jamais fait moins que 4,5 kms, avec un maximum à 8,5 kms vers Suresnes. Rien à redire, c’est aussi ça le boulot de coursier. Plus tard les courses peut-être plus classiques sont arrivées, l’une d’entre elles ne dépassait pas 2 kms. Toutefois, j’ai continué à avoir des courses vers la Défense, Nanterre, etc… L’inconvénient dans ces derniers cas c’est que Maps vous propose de revenir par des parties trop rapides de la nationale vers Paris, là c’est le grand frisson dont on se passerait bien, à déconseiller.

 

Le matériel premium

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LeCab a mis les bouchées doubles pour son « réseau » de coursier. Moyennant comme ailleurs une caution de 100 euros, le Flash (pas celui de DC comics) se voit remettre un sac à dos Ortlieb avec une poche détachable de rangement, un solide support de guidon pour smartphone, ainsi qu’un Samsung Galaxy S5 Neo avec un forfait Bouygues. Petit bémol compréhensible, le téléphone est bridé dans ses fonctions et peut être contrôlé à distance, LeCab est alerté si vous avez le malheur de changer de carte sim. Pas de Play Store, pas de barre de notification, pas de paramétrage, il faudra se contenter de Google Chrome comme application majeure. On ira donc au travail avec son propre téléphone, en plus de celui de LeCab.

La connexion 4G est exceptionnelle sur le téléphone et la 4G+ ne cille pas en condition optimale. L’application dédiée de LeCab est présente de base. Comme évoqué précédemment on ne contrôle pas totalement le téléphone, la localisation est contrôlée à distance même lorsqu’on ne l’utilise pas, quant au data (4G) il ne se désactive jamais.

Le zonage

La zone de connexion recommandée aux coursiers est une large bande au centre de Paris, elle longe la capitale autour de la seine entre la Place de la Bastille et la Place de la porte Maillot. Mais l’espace de connexion aux shifts (créneaux de travail avec des minimums de revenus garantis) est plus large et il est plus commode d’énumérer les arrondissements exclus que de citer la majorité d’entre eux. Ne vous alanguissez pas trop dans les 12ème, 13ème, 14ème, 18ème, 19ème et 20ème arrondissements après une course, il est même improbable de se trouver là avec Flash pour le retrait ou la livraison.

Plan LeCabFLASH-min

Un coursier peut donc se connecter dans le 11ème arrondissement et attendre une course. Pour l’anecdote, j’ai reçu une course dans le 4ème pour un point de retrait à Malakoff dans le 92 (le fameux sac d’engrais ou la chose qui y ressemblait).

Flash de LeCab, comme les startups de la foodtech propose des shifts à ses coursiers, c’est-à-dire une période de connexion avec un minimum horaire garanti. Aucune inscription n’est nécessaire pour participer à un shift chez LeCab mais il n’est pas exclu que les choses évoluent avec l’essor du réseau.

Pour valider un shift il faut être connecté 90% du temps dans la bonne zone.

 

Les shifts et la rémunération

Il existe quatre créneaux de chiffre d’affaire garanti avec Flash, un cinquième est probablement à venir. La journée est découpée en tranche de trois heures, les créneaux/shifts de 8h-11h et 17h-20h sont les plus rémunérateurs puisque 12 euros nets sont garantis pas heure, soit 36 euros par shift et 72 euros sur ces six heures là. Les deux autres créneaux disponibles, ceux de 11h-14h et 14h-17h sont moins attrayant, avec respectivement 8 et 6 euros nets par heure. Le dernier créneau de 20h-23h évoque les heures de repas du soir de la foodtech, il n’est pas disponible pour le moment dans le service.

Flash fonctionne tous les jours de la semaine, et même en dépit d’une activité faible le week-end les minimums sont assurés.

On peut donc faire de LeCabFlash sont activité principale ou exclusive. En vivant dans la zone de shift du service on peut très bien gagner le maximum possible, soit 114 euros par jour. Précisons-le, pour un temps d’activité vraiment moindre, probablement même pas la moitié du temps entre 8h et 20h. Avec de la motivation on peut se languir sur Paris et jongler entre les bars et les Starbucks. Je me souviens que Patrick avait suggérer une fois de prendre une chambre d’hôtel dans un article de son ancien blog, mais elles sont vraiment chères sur Paris, particulièrement dans la zone de shift de Flash.

 

Les primes et bonus

Une prime de pluie vient compenser le préjudice moral d’une douche impromptue. Tandis que les parisiens ont fui et déserté les rues, le coursier Flash est resté sur sa monture à deux roues, il est donc récompensé pour sa bravoure.

A l’occasion de l’Euro 2016 et pour la promo de Flash, LeCab a proposé EuroFlash aux utilisateurs de l’application de VTC. Des kits supporters de l’équipe de France ont été livrés gratuitement (pour le client) par les coursiers. J’ai effectué une seule course EuroFlash. Un bonus a été prévu pour ces courses de promotion.

Je n’ai pas d’informations précises sur les autres bonus.

 

Les étapes du recrutement

Lorsque j’ai postulé chez LeCab je suis passé par le portail http://www.devenircoursier.fr/ et je n’étais donc même pas conscient de quelle société se trouvait derrière. Je pensais à un énième feu de paille d’une foodtech déjà bien engorgée, mais après quelques mails reçus j’ai compris que c’est la société de VTC LeCab qui se lançait dans la course à vélo.

Début avril je suis convié à une session d’information au siège de LeCab, 12 Rue Médéric dans le 17ème arrondissement. En plus de plusieurs points que j’ai abordé précédemment, il a aussi été question de points de chute pour les coursiers, pour y déposer des colis et plis qui n’ont pas trouvé leur destinataire ou pour se prélasser mollement. Je n’ai pas entendu parler de ça par la suite mais il faut espérer de grandes avancées dans ce sens.

On nous a expliqué que la clientèle est plutôt axée banque, assurance, hôtel et entreprise, et c’est parfaitement vérifiable une fois qu’on a enfourché son vélo avec Flash.

Durant la session on a rempli un petit formulaire papier avec notre identité, nos coordonnées et nos disponibilités.

Quand j’ai consulté mais mails en rentrant, mon compte partenaire LeCab était enfin accessible en ligne, c’est à partir de là qu’on fournit les documents obligatoires pour travailler avec eux comme autoentrepreneur. Tout se fait en ligne. Un titre d’identité, un justificatif de domicile, une pièce d’identité de l’hébergeur si nécessaire, un RIB, une feuille de l’INSEE avec numéro de siret (on reçoit ce document après s’être enregistré comme autoentrepreneur), puis la validation est rapide.

On est rapidement invité à une nouvelle session, de récupération de kit cette fois. Contre un chèque de caution non encaissé de 100 euros on reçoit le matériel que j’ai évoqué.

Aujourd’hui je ne sais pas si le recrutement est aussi important qu’au mois d’avril mais on ne perd rien à remplir un petit formulaire en ligne pour être recontacté tardivement dans le pire des cas.

 

Les contacts et les paiements

En cas de pépin sur la route un bouton d’appel d’urgence permet de trouver rapidement la meilleure solution avec le dispatch.

En dehors des shifts et de l’activité le responsable de Flash est assez réactif. Pas de langue de bois, les réponses à vos questions sont naturelles, on sent une vraie proximité avec les coursiers.

Il y a encore peu de coursiers Flash donc il est rare d’en croiser. Par contre, lorsqu’on est connecté, on peut voir les autres coursiers sur une carte. LeCab a prévu le coup pour les coursiers qui sont ensemble, c’est-à-dire au même endroit, par exemple pour papoter. Dans ce cas, lorsqu’une course se présente, les coursiers sont alors à la même distance et c’est celui qui en a réalisé le moins qui est choisi par le dispatch.

Le paiement est réalisé toutes les semaines précédé d’un relevé en ligne détaillé des courses et des primes.

Le volume des courses

Il ne faut pas s’attendre à enchaîner les courses avec LeCab et on peut s’estimer heureux d’avoir réalisé une course sur un shift de trois heures. Il m’est arrivé une fois de boucler trois courses en autant d’heures mais ce n’est pas régulier avec Flash. On ne jette pas la pierre à LeCabFlash qui est un jeune service avec un potentiel important. Dans ces conditions il est possible de bosser au même moment pour une autre boîte durant un shift mais à vos risques et périls si vous recevez une course et que vous vous éloignez du point de retrait pour faire autre chose.

 

Conclusion

Je recommande LeCabFlash aux coursiers déjà lancés ou futurs, LeCab part avec des armes solides avec sa base de partenaires des VTC, son objectif n’est rien moins que de prendre le marché avant tout le monde en attendant la perspective terrifiante (pour le salariat) et peut-être plus médiatique d’un Uber Rush en France. Il n’y a rien à perdre et tout à gagner à devenir Flash, sauf si vraiment vous êtes dans des revenus élevés et stables dans la foodtech.

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